Une eau qui a besoin de nos soins, des crues qui dévoilent nos vulnérabilités.
Ce n’est rien de l’écrire, l’actualité pour l’eau, les rivières, les zones humides n’est pas des plus réjouissantes.
L’impératif de protection de la biodiversité, de sobriété, de changement de pratiques avec la baisse de l’usage
des pesticides semble en état de flottement, comme si certains refusaient de regarder le Réel. Le récent rapport
institutionnel de l’IGAS, IGEDD et du CGAER1 sur les pesticides et leurs métabolites dans l’eau potable fait froid dans
le dos. Il faut changer, ensemble, en aidant beaucoup plus les bonnes pratiques de l’agroécologie.
Du côté des crues, l’automne a été terrifiant. Ce qui est arrivé à Valence dépasse l’imagination. Quand on connait
l’histoire des aménagements lourds qui ont simplifié nos hydrosystèmes, une telle tragédie était prévisible,
changement climatique ou pas : on ne « corrige » pas les rivières sans qu’un jour elles ne se rappellent à nous. En
Espagne, en suite des rêves fous d’un Franco pensant qu’il était possible de mettre sous contrôle l’eau, le prix
de l’arrogance est abyssal. Nous sommes bien sûr de tout cœur avec une population traumatisée qui découvre à
quel point sa culture du risque naturel d’inondations était indigente. En France dans le sud du Massif Central, la
crue du 17 octobre marquera aussi les esprits. A Rive-de-Gier dans la Loire, le Gier a repris son lit, enfoui dans les
années 50 sous une dalle de béton pour faire passer les voitures. Il va falloir l’enlever. La bonne nouvelle, c’est
que la municipalité a maintenant la ferme volonté d’agir. Pour réduire notre vulnérabilité collective, inspirons-
nous de Brives-Charensac, en Haute-Loire, et du Plan Loire Grandeur Nature lancé en 1994. Michel Barnier, ministre
de l’environnement audacieux avait tracé la voie pour une autre gestion du risque. Trois entreprises avaient été
déplacées. Il y a pour 5 millions d’euros de dommages, essentiellement sur les espaces publics. Rien à voir avec les
60 millions dans la vallée du Gier. Quand notre société veut changer, elle le peut.
Le Chant des Rivières est actif. La troisième guinguette a réuni 500 personnes à la Fabrique, célébrant le Furan en
musique. Il a contribué au succès du collectif Stop barrages contre un 19 éme grand barrage sur le Rhône, un des
fleuves les plus aménagés du monde. Il poursuit son appui au Conservatoire National du Saumon et des Salmonidés,
à Boralex, BayWa-re dans leurs projets d’énergies renouvelabes. Joyeux Noël. Nous comptons sur votre générosité.