Déjà propriétaire d’un moulin à Chanteuges dans la Haute-Loire, la Communauté de communes des Rives du Haut-Allier achète un second moulin en 2016. Les deux moulins disposant d’un droit d’eau commun, l’objectif est de réaliser une microcentrale hydraulique et de vendre l’électricité produite.
Opacité, saccages, brutalité et illégalités caractérisent ce projet.
Aucune étude technico-économique sérieuse n’a été réalisée. Les coûts ayant été largement sous-estimés et les revenus largement surestimés, le projet ne sera jamais rentable économiquement.
Pour prendre leurs décision, les élus n’ont disposé d’aucune information détaillée quant au coût, aux revenus probables, aux impacts sur l’environnement, sur le patrimoine et le paysage (Chanteuges est un site classé), sur la biodiversité de la rivière (elle accueille la plus grande salmoniculture d’Europe). Les riverains n’ont été – vaguement – informés qu’une fois les décisions prises. Les habitants n’ont eu droit à aucune information et ont été mis devant le fait accompli lors du démarrage des travaux.
La Communauté de communes revendique un doit d’eau fondé en titre – une survivance d’un privilège féodal – qui n’a été reconnu que par la Direction départementale des territoires (DDT) et non par le préfet qui est l’autorité responsable en la matière. Et pour cause : l’existence de ce droit d’eau avant la Révolution n’a pas été démontrée. Bafouant le droit, la DDT a reconnu en outre un débit d’eau bien supérieur à la réalité – mais cela améliore la rentabilité du projet… La reconnaissance du droit fondé en titre fait l’objet d’un recours devant le tribunal administratif de la part de la commune et d’associations par le biais de leur avocate Corinne Lepage.
Les travaux ont commencé mi-2017 par le creusement d’une partie du canal d’amenée d’eau, la destruction d’une autre partie, la construction d’un dégrilleur, d’un déversoir et d’un bout de bief… sur des terrains dont la Communauté de communes n’est pas propriétaire, se rendant coupable d’emprise illégale. La Communauté de communes sera donc poursuivie pour ces dommages à la propriété devant le tribunal administratif. Suite à la mobilisation des riverains, élus et associations, les travaux sont suspendus depuis novembre 2017.
Mais à ce jour le projet n’est pas abandonné, les lieux n’ont pas été remis en état, les bétonneurs n’ont pas encore été condamnés.