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Alain Bonard sur le SAGE Loire

Par 9 février 2010actualités

Un petit point d’actualité et d’humeur en ce début de mois de février.

Cela fait déjà quelques temps que j’ai repris du service, autrement dit, je ne suis pour rien dans le cyclone qui balaie en ce moment Tahiti, mais apparemment, il n’a pas été très grave d’après les nouvelles que j’en ai.

Dans le domaine de l’eau sur le bassin de la Loire, c’est bien un cyclone administratif qu’il faudrait, tant les discours et les réponses aux questions que l’on pose sont des propos convenus, administratifs et mous, c’était encore le cas hier au forum de l’agence de l’eau à Clermont Ferrand.

Si ce n’était pour les rencontres qu’on y fait, ça ne valait absolument pas le déplacement pour des discours soporifiques. Bref : le SDAGE est sorti.

Approuvé le 15 octobre à 70% des voix, l’agence de bassin s’en gargarise mais le score n’a jamais été aussi bas. D’une validité de 2009 à 2015, il est délayé en 700 pages, donc en avoir un exemplaire papier, pas question, mais on nous promet un CD, à vous de vous y noyer, ou de payer encre et papier pour les économies de l’administration.

Malgré tout, l’Europe à du bon et bouscule un peu nos braves fonctionnaires, consultation du public oblige, il va falloir 61% des masses d’eau en bon état pour 2015, il n’y en a que la moitié pour l’instant

15 programmes d’action pour ce SDAGE :

1 – Repenser l’aménagement des cours d’eau

2 – Réduire la pollution par les nitrates

3 – Réduire les pollutions organiques le phosphore et l’eutrophisation

4 – Maitriser la pollution par les pesticides

5 – Maitriser les pollutions dues aux substances dangereuses

6 – Protéger la santé en protégeant l’environnement

7 – Maitriser les prélèvements

8 – Préserver les zones humides et la biodiversité

9 – Rouvrir les rivières aux poissons migrateurs

10 – Préserver le littoral

11 – Préserver les têtes de bassins versants

12 – Réduire le risque d’inondation

13 – Renforcer la cohérence des territoires

14 – Mettre en place les outils réglementaires et financiers

15 – Informer, sensibiliser, favoriser les échanges

Le forum d’hier s’est ouvert sur des questions-réponses après des présentations d’une généralité et d’une banalité affligeante, et les réponses aux questions ont été du même acabit.

Ont été évoqués : Grangent, l’Allier Aval, espace de liberté et nappe alluviale et enfoncement du lit, détournement de la Loire à La Palisse etc…

J’en retiens pas grand-chose si ce n’est que la question d’une concertation entre SDAGE de différents bassins semble avoir été oubliée (notamment avec le Rhône) que l’on peut faire de l’écologie, mais sans toucher à la sacro-sainte énergie électrique (non-dit, mais à comprendre dans l’expression), mais moyennant quoi on pourra faire sauter les seuils sans importance véritable, abandonnés de préférence.

On comprend bien aussi qu’il y a panne de maitrîse d’ouvrage, c’est qu’en fait, l’agence de l’eau ne fait rien elle-même, il faut que des maitres d’œuvre se déclarent; l’agence, elle, elle aide, c’est tout

A ce propos, il parait qu’il n’y a pas de problème d’argent, des sous il y en a, y’a qu’à demander.

Mais dans ce cas, pourquoi a-t-on appelé « Agence de l’eau » ce qui aurait dû rester alors, une « Agence Financière de bassin »… On serait en droit d’attendre autre chose si le vocable était bien porté.

Exemple : l’acquisition des zones humides, les zones de divagation des rivières, des zones Natura 2000, etc.

Subventionner à 50% c’est bien et avec des prêts de compléments arriver jusqu’à 90% de financement, c’est pas mal, mais pourquoi avec l’argent que coûte l’agence au consommateur d’eau, ne pas faire elle-même, au lieu d’attendre que les autres le fassent…

Tout au moins au lieu d’attendre que se déclarent des EPT (établissement publics territoriaux de bassin) , comme l’EPL et son plan Loire, ne serait ce pas à l’agence de l’eau d’en prendre l’initiative et d’en créer…?

Le fonctionnement des agences de l’eau m’interpelle, il semble que déjà leur mise en question était à l’ordre du jour avant la loi sur l’eau, nul doute qu’il faut aller vers une réforme beaucoup plus moderniste , pour une structure qui commence à se scléroser..

Je m’interroge et je suis bien critique sans doute, pour une agence de l’eau que j’aime bien, mais on n’est pas payés pour être des thuriféraires et nous gargariser d’un SDAGE dont les objectifs ne sont pas si mauvais, pour la bonne raison que nous sommes les seuls à ne pas être payés du tout.

Pour ce qui est plus près de nous, le SAGE est d’actualité (il paraît que sur l’amont du bassin, notre Sage est maillot jaune, bravo pour le CG )

Le 3 mars se réunira la CLE pour entériner le scénario qui sera choisi, entendez par là que différentes possibilité d’organisation de fonctionnement et d’objectifs peuvent être envisagés pour un SAGE.

4 scénarii nous ont été proposés (voir Nature Loire de janvier/février)

1 – un SAGE qui applique la politique de l’eau (autrement dit qui ne fait rien)

2 – un SAGE qui lie la politique de l’eau au développement (autrement dit l’administration toute puissante au service des aménageurs de tous poils)

3 – un SAGE qui intègre la ressource dans les choix économiques (autrement dit : l’aménagement est prioritaire)

4 – un SAGE qui place les milieux aquatiques au cœur de sa stratégie

Comme toujours en pareil cas aucun scénario ne convient à personne et un consensus s’orienterait à priori vers un 3 dièse ou un 4 bémol. C’est-à-dire qu’on prendrait en compte d’abord les milieux aquatiques pour l’ensemble du territoire, mais exception pour le fleuve Loire où l’on serait dirigiste: le SAGE serait alors porteur de projet et développeur du tourisme sur cette thématique, ex : La Loire à vélo.

Pour ce qui nous concerne en tant que protecteur de la nature, le scénario 4 était souhaité, même si il y a un amendement, certains d’entre vous étaient d’ailleurs pour un scénario 3 amendé, finalement nos préoccupations semblent se rejoindre ; la plus grande surprise vient tout de même du Conseil Général….que son choix se soit porté sur le n°’4 m’interpelle, je m’attendais à un choix beaucoup plus dirigiste du genre du n°2… je m’interroge…. !

Le bureau de la CLE s’orienterait vers ce choix, sauf pour les représentants de l’agriculture et de la chambre de commerce qui n’ont pas encore fait connaitre leur position…. Nous cachent-ils quelque chose ?

Pour le reste, Roberto Epple est venu nous voir au sein du CLAV, son idée est de ne pas se laisser prendre au dépourvu pour le prochain plan Loire, l’actuel est en effet inexistant coté grandeur et nature, il souhaite que nous soyons à même de proposer de véritables actions ambitieuses, ça tombe bien, je lui ai remis le mémoire sur Grangent, et il semble en avoir été ravi, il veut que je fasse un exposé à la réunion du 26 mars prochain à Lempdes.

Cette réunion est pour les acteurs de la partie « source et gorges de la Loire », le bassin de la Loire au vu de SOS Loire Vivante est en effet de diviser ce bassin en 3 zones : estuaire, Loire moyenne, et sources et gorges, il s’agit de la Loire et de ses affluents, bien sûr.

Voilà où nous en sommes pour le moment, si vous avez besoin d’éclaircissements, n’hésitez pas à me contacter, et surtout si vous avez des propositions, allez y !

Bien amicalement vôtre,

Alain BONARD

FRAPNA Loire et pour le CLAV