Entre 700 000 et 1,5 millions de tonnes de « fondants routiers » répandus en France chaque année selon l’enneigement, soit 1000 tonnes par département en moyenne mais plutôt 2000 à 3000 t/dept réellement enneigé. Ceux-ci sont composés 98% chlorure de sodium, mais la présence d’additifs et métaux lourds en font une pollution qui n’est pas négligeable ! L’impact est localisé sur le milieu naturel et surtout le milieu aquatique, et peut devenir majeur localement : salmonidés, amphibiens, invertébrés et plantes très sensibles (zones de montagne, proximité de mares, etc) à l’eau de fonte constitue une arrivée brutale de sels (chlorures) dans les hydrosystèmes et aquifères. Si le salage est répété, il peut contaminer durablement l’aquifère.
Selon des études en provenance des USA, le ruissellement entraîne une telle augmentation de la salinité qu’il dégrade fortement le milieu aquatique par un dépassement des concentration maximales tolérables chez les organismes aquatiques. Autre impact : lorsque imprégnation par le réseau racinaire des arbres, la combustion du bois de bord de route pose le risque d’émissions non négligeables de dioxines et furanes (très toxiques !).
Le problème est identifié par les pouvoirs publics depuis plusieurs années, mais comment diminuer l’impact, sans altérer la sécurité des usagers du réseau routier ? Quelques pistes :
– préférer le sablage au salage
– sabler prioritairement les points accidentogènes de la voirie fréquentée (croisements, virages, entrées d’agglomération…) , mais pas le réseau rural peu fréquenté et rectiligne !
– diminuer les quantités (qualité de l’épandage), préférer le salage par « bouillie de sel » au « grain de sel »
– sécuriser les stockages
– ne pas saler à proximité de cours d’eau et zones humides et autres points de captage EAP si pas de bassin de rétention
– informer et sensibiliser sur la meilleure des préventions : limitation des déplacements au strict minimum ; recours aux transports en commun et covoiturage ; circulation à petite vitesse.
A noter : le coût annuel du salage en France : 100 M€ minimum, matériel et temps-homme compris.
La ville de Saint-Etienne a déployé un très important dispositif humain et technique pour lutter contre l’énorme chute de neige de ce début d’année.
La mise en œuvre pour faire face à la chute de neige qui, entre le vendredi matin et le dimanche, a déversé une couche de près de 45 cm de poudreuse sur la capitale ligérienne, à mobilisée 25 engins lourds de déneigement et de salage qui ont circulés pendant tout le week-end, épaulés par 2 chargeurs de sel et 15 micro-tracteurs avec lame de déneigement. 70 chauffeurs et 6 mécaniciens des services municipaux se sont succédés pour faire tourner jour et nuit ces engins qui ont effectué pas moins de 13 200 km en quatre jours. 3600 tonnes de sel et 150 tonnes de pouzzolane ont été répandues sur les voiries pendant le week-end, pour un coût d’environ 300 000 euros.
sources : J.S. Devisse, directeur de la conservation au WWF | article « Les chiffres du déneigement » – portail Enviscope