La Vidange du barrage des plats. Historique de cette opération. (liste non exhaustive) – source : Antoine Lardon
Avant la vidange.
– Réunion d’information à la mairie de Firminy le 13 janvier 2005. Lors de cette réunion on apprend que la ville de Firminy avait demandé une dérogation jusqu’en 2007 à la vidange décennale (par lettre du 6 janvier 2004).
– Réunion des 2 Fédérations départementales et des 4 AAPPMA pour rédiger un document commun reprenant nos demandes et recommandations.
– Rencontre avec le cabinet AQUASCOP pour donner quelques informations sur l’aval de la rivière. Envoi de document sur les seuils et sur le suivi des carnets de captures de truites.
– Réunion à la mairie de Firminy portant sur les conclusions du cabinet AQUASCOP le 25 mars 2005.
– Réunion à la mairie de Firminy sur les paramètres de qualité de l’eau et sur les différents points de mesure le 31 mars 2005.
– Pêches d’inventaire sur 5 stations de la Semène afin de connaître la population piscicole avant la vidange les 16 et 17 juin 2005.
– Rencontre avec le commissaire enquêteur en mairie de Saint Didier le 11 juillet 2005.
– Réunion préparatoire à la vidange à la mairie de Firminy le 29 août 2005.
-Les 15 et 16 septembre de nombreux riverains de la Semène téléphonent pour signaler que l’eau de la Semène est très sale. C’est la construction du batardeau en aval du mur qui se fait sans prendre toutes les précautions (pas de pose de tuyau) pour la rivière.
– Le 15 septembre 2005 réunion du CDH à la préfecture de la Haute-Loire.
– Le 19 septembre 2005 réunion du CDH à la préfecture de la Loire.
La vidange.
– La vidange a débuté le 30 septembre vers 14 heures. Elle devait durer 15 jours ainsi le barrage devait être vide vers le 17 octobre pour respecter le calendrier, tout retard ayant des conséquences sur la phase de remplissage. Le processus s’est déroulé normalement, même si l’épisode pluvieux de début octobre avait légèrement retardé l’abaissement de la retenue.
Lors de la réunion hebdomadaire de suivi de vidange du 11 octobre, les participants ont souhaité que la fin de vidange, étape critique, se déroule plutôt en début de semaine qu’un vendredi avait de pouvoir faire face le mieux possible aux éventuels aléas. Pour cela la ville de Firminy devait « gérer » la fin de vidange afin qu’elle se déroule le 17 ou 18 octobre.
– Le 13 octobre 2005 la ville de Firminy informe les fédérations de pêche, AAPPMA et brigades du CSP que la fin de vidange et la récupération des poissons se feront les 17 et 18 octobre, de plus nous sommes informés que les bottes de paille du batardeau principal seront changées afin qu’elles récupèrent le maximum de matière en suspension. Tout semble rouler !
– Le vendredi 14 octobre 2005 des personnes changent les bottes de paille du batardeau, mais le travail n’est pas entièrement terminé ni le vendredi et encore moins le lundi matin. Et quand les 8 bénévoles de l’AAPPMA de St Didier arrivent sur le site avec ceux de l’AAPPMA de St Genest et la fédération de la Loire, le lundi 17 octobre, la hauteur d’eau dans le barrage a monté. Le niveau se situe au dessus de la vanne de restitution du débit réservé on est revenu au niveau du 12 octobre. La pêche est reportée au lendemain !
– Le 18 octobre 2005, il y a foule au pied du barrage, toujours les bénévoles des AAPPMA de St Genest Malifaux et St Didier, les polices de l’eau, les brigades du CSP,la DDE de la Loire, les responsables des services, services techniques et services de l’eau de Firminy ainsi que le premier adjoint. On ne pêche toujours pas le barrage est toujours trop haut !
– Que se passe-t-il ensuite, car pendant la nuit de mardi 18 au mercredi 19 octobre le culot de boue passe par la vanne de fond. Les personnes du cabinet AQUASCOP chargées de mesurer la qualité de l’eau constatent que l’eau qui sort est de la boue. Les valeurs de matière en suspension et d’ammoniaque dépassent tous les seuils. Le projet d’arrêté interdépartemental prévoit « En cas de dépassement des seuils pour l’un des paramètres, la vidange devra être arrêtée par fermeture des vannes. Ces dernières pourront être ré ouvertes après vérification par un essai de vidange de 15 minutes, de la validité des paramètres sous le contrôle du service de la police de l’eau ». Pourquoi la vanne de fond n’a été manœuvrée qu’à 7 heures le mercredi 19 octobre. Pour sa part Antoine Lardon a été informé vers 11h 30 par les services techniques de la ville de Firminy. Pourquoi lors de la phase la plus délicate d’une vidange aucune équipe d’astreinte n’était sur le site ?
– La station de la Clare a interrompu le traitement l’eau de la Semène jusqu’à partir de l’arrivée de la vague noire le mercredi 19 octobre en fin d’après-midi.
A partir de ce moment les membres de l’AAPPMA de St Didier qui ont suivi le linéaire de la Semène n’ont pu rien voir tellement l’eau était chargée. Sur le paramètre de turbidité les valeurs mesurées dans la Semène étaient 20 fois supérieures (4000 NTU) à la plus mauvaise valeur mesurée lors de la vidange de Naussac !
– Le jeudi 20 octobre 2005, les bénévoles de St Didier sont démoralisés, le cœur n’y est plus et pourtant il s’agit de sauver le maximum de poissons qui sortent par la vanne de fond. 725 kg de poissons partent à l’équarrissage, 775 kilos sont déversés dans le fleuve Loire on peut estimer que 1000 kg se sont échappé dans la rivière dont la majorité est aujourd’hui dans le batardeau. Ce même jour le président Antoine Lardon dépose plainte contre la ville de Firminy auprès de la gendarmerie de St Didier.
– Le barrage est vide le 20 octobre 2005 vers 11h30.
– Deux réunions de crise ont eu lieu à la préfecture de St Etienne, la ville de Firminy a refusé de court-circuiter le barrage par un tuyau ! Par contre deux nouveaux batardeaux (composés de bottes de paille fixées par des piquets) ont été installés entre le mur du barrage et le batardeau de filtration.
– La DASS de la Haute-Loire a fait réaliser des analyses pendant le week-end du 22 et 23 octobre 2005 sur la qualité sanitaire de l’eau vers le Pont Salomon ces mesures de qualité sont destinées à l’abreuvage des bovins.
– Le 21 octobre 2005 la ville de Firminy fait installer plusieurs dispositifs de filtration en aval du barrage pour améliorer la rétention des matières en suspension ainsi que pour nettoyer le batardeau principal.
– Le 26 octobre 2005 la FPPMA de la Loire avec le soutien de bénévoles des AAPPMA de St Genest et St Didier font une pêche de contrôle aux Gauds (1,5 km en aval du barrage). Les truites sont présentes, résultat encourageant mais pas déterminant.
– Beaucoup de boue s’est déposé dans le lit de la rivière en amont du batardeau principal. La ville de Firminy doit pomper l’eau du batardeau, enlever les boues et les poissons morts et changer les bottes de paille.
– Le 28 octobre 2005 du matériel de pompage est installé. Le pompage est en cours lors du week-end des 29 et 30 octobre. Tout ceci a comme conséquence une remontée du niveau de l’eau dans la retenue, ainsi le 7 novembre 2005 le barrage dépasse la côte du 11 octobre.
– Le 14 novembre, la qualité de l’eau qui sort du barrage s’est améliorée du fait que 8 mètres d’eau s’y trouvent. De très nombreux poissons sont remontés au pied du mur.
– Le 16 novembre 2005, la FPPMA de la Loire avec le soutien de bénévoles des AAPPMA de St Genest et St Didier récupèrent 800 kg de poissons pour l’équarrissage. Le fait d’être passé par la vanne et la pêcherie puis un séjour de 4 semaines dans une très mauvaise eau les ont rendus impropre à un déversement dans une autre rivière.
– Pour vider la retenue la ville de Firminy installe des tuyaux de déverse dans le batardeau principal et ouvre plus largement les vannes. Le 22 novembre le barrage est vide, il a fallu plus de 7 semaines pour réaliser cette opération alors que 16 jours étaient programmés. Les travaux ont déjà pris plus d’un mois de retard.
Après la vidange.
– A partir du 28 novembre 2005, les travaux nécessaires à la construction du batardeau amont (dans la retenue) débutent, ils doivent durer 2 semaines.
– En date du 24 décembre 2005, les travaux du batardeau amont ne sont toujours pas réalisés. Nous découvrons que ce batardeau prévu en face de l’ancienne scierie s’est déplacé vers le mur à seulement 5 mètres.
– Les travaux cessent pour la trêve des confiseurs.
– Le 9 janvier 2006 les travaux ont repris l’entreprise nous indique que les travaux ne peuvent être poursuivi car il reste toujours de l’eau au fond du barrage empêchent de terminer le batardeau.
– Nous apprenons que la DDAF 42 a demandé que les boues soient évacuées ailleurs que dans la retenue et dans le trou prévu à cet effet.
– Le 17 janvier2006 le 1er adjoint de Firminy indique lors d’une réunion du comité de rivière Semène que le cabinet ISL émet de sérieux doutes sur la solidité du barrage, faudra t-il le reconstruire en s’appuyant sur la voûte existante ?
– Les tuyaux mobiles de la prise d’eau sont démontés, l’eau du barrage s’évacue par la vanne de fond, le débit réservé et la conduite forcée qui a été ouverte en aval du barrage. Il y a volonté de vite vider le barrage ! Le batardeau ne résiste pas, il passe 3,5 m3/sec au Crouzet le 20 janvier.
– La DDAF 42 m’informe que le barrage présente de grands risques de rupture, il faut vider, enlever les boues et prendre des décisions.
Une réunion en préfecture 42 aura lieu le 23 janvier 2006. Le maire de Firminy a invité les maires de la Haute Loire le jeudi 26 janvier 2006.
– Le 27 janvier2006 le préfet de la Loire, lors d’une conférence de presse annonce que le mur du barrage n’est plus en état de résister à la pression de l’eau. Il y a risque de rupture si le niveau de l’eau atteint les huit mètres d’eau.
Il est décidé de percer le barrage par un trou de 3 mètres par 3 mètres afin d’empêcher tout stockage d’eau dans la retenue.
Dès le 28 janvier 2006 les riverains en aval du barrage sont avertis des précautions à prendre en cas de rupture. Une lettre signée des deux préfets, datée du 27 janvier 2006, est remise à tous les riverains.
La ville de Firminy souhaite toujours réparer le barrage, malgré un coût de 4 millions d’€. La municipalité demande la participation de l’Etat de la région et des communes de la Haute Loire qui sont desservies par le Syndicat des Eaux de la Semène.
Depuis le 30 janvier 2006 , l’entreprise La Forezienne démonte toutes les murs qui entouraient la vanne de fond afin de dégager coté amont la partie la plus basse de la retenue.
– Le 3 février 2006 la DDE et l’entreprise Forbéton trace les contours du futur pertuis.
Malgré un froid très vif la découpe grâce à un câble démarre vers le 9 février. Le mur est découpé par un genre de « il à couper le beurre ». Un batardeau provisoire a été mis en place pour que l’eau ne puisse plus s’évacuer par la vanne de fond mais par la conduite forcée et ensuite elle rejoint la Semène par un talweg.
Le pisciculteur installé en aval du barrage constate que les truites réinstallées dans ses bassins meurent en grosse quantité. Il dépose une nouvelle plainte contre la ville de Firminy en raison de la mauvaise qualité de l’eau de la Semène. Il est reçu en mairie de Firminy ou en clair il doit prouver la mauvaise qualité de l’eau.
– Le 15 février 2006 , la température s’est beaucoup radoucit, la neige fond et le débit de la Semène entrant dans la retenue augmente. Le batardeau en face de l’ex scierie s’effondre et le batardeau provisoire cède l’eau repasse par la vanne de fond, il est environ 23 heures. Les boues remises en suspension dégradent une nouvelle fois la qualité de l’eau.
– Le 16 février 2006 après midi le CSP 42 procède à des analyses en aval du barrage et aux Gauds. Le batardeau principal a mal supporté le débit l’eau est passée par-dessus et la digue à cédé à l’endroit ou les tuyaux de déverse ont été installés le 16 novembre 2005. Les poissons retenus dans ce bassin artificiel sont partis coloniser la Semène.
Les travaux sont arrêtés les machines de l’entreprise Forbéton étant submergées.
– Le 18 février 2006 l’eau s’échappe toujours par la vanne de fond les travaux de percement du mur n’ont pas repris.
– Le 24 février 2006 le président de l’AAPPMA de St Didier reçoit une LRAR du TGI de Saint Etienne pour une éventuelle constitution de partie civile.
– Le 24 février 2006 le bureau de l’AAPPMA de St Didier organise une conférence de presse pour donner sa position sur l’éventualité d’une reconstruction du barrage par la ville de Firminy.
– Le 28 février 2006 le batardeau provisoire est reconstruit, les travaux ont repris. Le sciage est remplacé par le forage de gros trous.
– Le 4 mars 2006 le pertuis est percé. De l’eau sort. La passerelle qui permet d’accéder à la vanne de fond est coupée face au trou.
– Le 17 mars 2006 la conduite forcée est refermée en aval immédiat du mur. Une nouvelle brèche est crée sur la conduite en aval du dernier batardeau.
Le batardeau principal plein de boue et de poissons indésirables dans une rivière de 1ère catégorie est en cours de démontage. Avec un garde de la brigade du CSP de la Haute Loire l’AAPPMA de St Didier constate que de très nombreuses perches peuplent la Semène.
Les travaux génèrent une nouvelle pollution de la Semène alors que la pêche vient d’ouvrir ? La preuve est que le 16 mars la turbidité dépassait les 1000 NTU et que le pourcentage d’oxygène dissous n’était plus qu’à 4,9 mg/litre.
Antoine Lardon adresse un courriel au 1er adjoint de la ville de Firminy, des éléments de réponse sont fournis. Il est regrettable que les collectivités piscicoles soient tenues à l’écart alors qu’elles sont en contact direct avec les pêcheurs (la pêche est ouverte depuis le 11 mars). Un cabinet d’étude, mandaté par le Syndicat des Trois Rivières dans le cadre du contrat de rivière Semène, réalise un diagnostic de l’état des berges les riverains se plaignent tous de la couleur et de l’état de l’eau.
– Le 20 mars 2006, les travaux continuent deux camions font des navettes entre le batardeau principal et le trou réalisé dans la retenue.
– Le 28 mars 2006, un gué est réalisé en amont du batardeau principal, la Semène est déviée en rive gauche dans un chenal creusé à cet effet.
– Le 28 mai 2006, 500 jours après la première réunion en mairie de Firminy, la rivière Semène a retrouvé son lit en val du barrage. Les stigmates sont encore visibles peu de rochers et de cailloux dans l’ancien batardeau, du sable beaucoup de sable, peu d’habitat pour les truites et beaucoup de cyprinidés et de percidés.
La Semène traverse le mur du barrage par un tuyau empêchant la circulation des truites. La végétation reprend ses droits dans la retenue. Les iris des marais sont en pleine forme.
– Le 14 juin 2006, les Fédérations de la Loire et de la Haute-Loire réalise deux pêches électriques d’inventaire sur les stations de Vial et Faridouay dans des conditions très proches de celles du 17 juin 2005.
Sur la station de Vial (15 km en val du barrage) les résultats démontrent le peu d’impact sur la population piscicole. Sur la Station de Faridouay plus en amont à 10 km du barrage, la densité et la biomasse de truites farios est plus faible et la population de loches franches et de goujons est anormalement trop importante. En utilisant « L’indice poissons rivière», indice qui sera utilisé pour mesurer le bon état écologique des masses d’eau dans le cadre de la DCE, les résultas montre une altération importante de l’eau de la Semène.
– Le 20 juin 2006 la Fédération de Pêche de la Loire en collaboration avec celle de la Haute-Loire réalise des pêches d’inventaire sur les mêmes stations que le 16 juin 2005.
Station du Sapt en amont du barrage.
La densité de truites peut être qualifiée de très forte en comparaison avec les données du CSP.
Alors qu’en 2005 les gardons et perches étaient majoritaires, la présence de ces espèces est anecdotique en 2006.
Station des Gaudes 1,5 km en aval du barrage.
La densité de truites peut être qualifiée de normal en comparaison avec les données du CSP. On note l’absence de truitelles 0+ et une présence anormale de gardons, brèmes, perches et brochets.
On peut dire que le colmatage des fonds a annulée la production de truitelles en 2006 et la dévalaison d’espèces retenues dans le barrage est confirmée.
Station les Fabriques5 km en aval du barrage.
La densité de truites peut être qualifiée de faible en comparaison avec les données du CSP.
Il y a absence de truitelles 0+ et faiblesse de la cohorte de 1+. Le colmatage des fonds et les effets toxiques de l’ammoniaque libérée par les sédiments qui se sont échappés ont eu un impact important sur la population piscicole.
En avril et mai 2007, la ville de Firminy fait procéder à l’arasement du batardeau amont dans la retenue. Des analyses de qualité d’eau sont effectuées.