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Barrage des Plats, réaction des pêcheurs…

 

Réaction des fédérations de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de la Loire et Haute-Loire sur l’article de la Gazette N° 492 sur le barrage des Plats.

2010.01.14 Tribune-ProgresSaint Didier en Velay le 24 février 2010

Barrage des plats : ce n’est pas qu’une affaire de sous !

Le feuilleton de l’éventuelle reconstruction du barrage des plats est toujours abordé sous l’angle de son financement certes c’est important. Mais il s’agit d’une décision structurante pour de longues années il nous semble donc important de mener une réflexion globale afin de prendre les meilleures décisions. Les deux fédérations avec d’autres associations réunies dans le Collectif Loire Amont Vivante proposent des solutions alternatives réfléchies et constructives, mais dans la presse ne sont abordés que le coût de l’opération, son financement et la hauteur des subventions donnant lieu à des rebondissements suivant des choix politiques et les possibilités de financement des collectivités.

Le barrage est-il vraiment nécessaire pour les communes de la vallée de l’Ondaine ? Dans cette vallée, il existe trois barrages construits pour l’alimentation en eau potable : celui de l’Ondenon d’une capacité de 400 000 m3, celui de Cotatay d’une capacité de 790 000 m3, celui de l’Echapre d’une capacité de 870 000 m3.

Ceci représente plus de 2 millions de m3 de stockage qui peuvent se mutualiser en s’interconnectant.

En cas de pénurie ou de pollution, la conduite du Lignon passe dans cette vallée et des piquages existent. Le barrage des plats n’est donc pas nécessaire ni pour l’alimentation ni pour la sécurisation en eau potable pour les populations des communes de la vallée de l’Ondaine. N’y a-t-il pas d’autres possibilités ou projets ?

Le SYMPAE qui alimente Monistrol, Sainte Sigolène et les Villettes dispose d’une usine de potabilisation moderne disposant d’une capacité de production utilisable par d’autres communes de Haute-Loire. Ne peut-on pas imaginer que Saint Pal de Mons soit alimenté par Sainte Sigolène en eau potable vu la proximité de ces deux communes et alors qu’aujourd’hui elle mutualise déjà les eaux usées. Le SYMPAE met en place une deuxième ressource de secours par un pompage dans la Loire à Confolens.

Aurec et Bas envisagent l’étude de pompage dans le fleuve Loire. Allons nous assister à l’installation de tuyaux dans tous les sens ou au contraire allons nous voir un travail commun pour un maillage non redondant et nécessairement moins couteux !

Que comprennent les coûts communiqués ?

barrage_plats_leProgresDans les coûts de reconstruction est ce que tout est pris en compte ? La conduite forcée entre la station d’équilibre de la Chaize (commune de St Just Malmont) et le barrage de l’Echapre était inutilisable en 2003, sera-t-elle réparée ? A quel prix ? L’autre partie de la conduite entre le barrage des plats et l’usine de traitement du Syndicat des Eaux de la Semène à Lherbret est inutilisée depuis septembre 2005. Dans quel état est-elle ? Est-elle réparable et à quel prix ?

La rivière Semène ne représente-t-elle pas une valeur écologique ? Le barrage constitue un obstacle transversal sur une rivière en bon état écologique au sens de la DCE 2015. La partie amont de la Semène constitue un réservoir biologique inscrit dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE) 2010-2015 voté par le comité de bassin Loire Bretagne en octobre 2009. L’état de cette masse d’eau ne doit pas être détérioré. Le SDAGE prévoit aussi de : maitrîser les prélèvements, préserver les têtes de bassin versant…

Le coût environnemental doit être pris en compte au même titre que le coût du m3 d’eau potable fourni aux habitants de la vallée de l’Ondaine. La rivière Semène peut-elle assurer l’alimentation en eau potable de 50 000 habitants ? La surface du bassin versant en amont du barrage des Plats a une surface de 31 km2. Le volume d’eau qui passe au niveau du mur n’est constitué que du volume de pluie alimentant les sources, il n’est pas extensible. La Semène ne peut alimenter une population très importante sans une dégradation importante de la qualité de l’eau en aval voire des « assecs » en période d’étiage sévère comme en 2009.

Les Fédérations de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de la Loire et de la Haute-Loire sont opposées à la reconstruction de ce barrage et demandent que les propositions alternatives faites au préfet de Région, préfet de la Loire, aux régions Auvergne et Rhône-Alpes et au ministère chargé de l’écologie soient étudiées et chiffrées.

Pour la FDPPMA de la Loire Jacques Dumas. Pour la FDPPMA de la Haute-Loire Antoine Lardon